Il faut défendre le soldat Finkiel

Publié par Yves Dramais

Je lui en veux à ce gilet jaune. Je ne voulais pas lever un doigt pour racheter ce philosophe qui perd toute mesure quand il enfourche ses chevaux de bataille et pourtant l’imbécillité et l’horreur des injures et menaces proférées contre lui m’y obligent.

 

Alain était parti joyeux à la conquête des cercles littéraires et philosophiques, il avait eu une belle carrière, écrit quelques livres marquants, professeur à Polytechnique, et maintenant figurant parmi nos ‘immortels’, il y a pire comme itinéraire. Oui, il avait eu quelques déceptions, Normale Sup, me semble-t-il, peut-être même une thèse impossible, mais, oui, il y a pire dans la vie.

 

Un jour il avait pris un mauvais tour sur des questions d’éducation et bientôt de banlieues, s’y abîmant, au mépris de toute sérénité philosophique, alors, pour moi, il ne représentait plus que lui-même et il avait un côté exagéré voire outrancier, je ne le considérais plus comme un penseur, je l’ignorais.

 

Mais ce gilet jaune vient de le mettre en lumière en voulant lui nuire définitivement. Il me faut le défendre. Ce n’est pas de gaieté de cœur, croyez-moi. Mais ses adversaires, non, ses ennemis, sont bien pires.

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