Son portefeuille !

Elle avait, elle avait un drôle de portefeuille.

On eut dit qu’elle l’avait en bandoulière, l’exhibant ou, plutôt, y faisant allusion constamment, ses prédécesseurs pouvaient l’avoir évoqué, ça ne nous avait jamais marqués. Mais avec elle, on ne pouvait pas ignorer l’affaire.

Elle gérait un portefeuille.

Oui, c’est vrai, personne ne se baladait avec ça, mais c’était une mine ou un trésor qu’il fallait faire fructifier.

Aujourd’hui j’avais comme trois trames convergentes,

 le premier ministre dénonçant notre modèle social actuel, l’inactivité,

 cette personne dynamique au portefeuille toujours plus conséquent,

 et bizarrement, par je ne sais quel biais,

 une parole d’évangile, qui, comme souvent, pouvait désarçonner et surprendre : A celui qui a l’on donnera…

Incroyables coïncidences.

Le texte biblique, même en comparant les versions, semblait excessivement moderne (une fois les talents ou les mines – un texte parallèle, compris, interprétés), il s’agissait bien de faire fructifier un fonds, un bien ou de l’argent, par le travail, ou en faisant travailler ce talent, pas en le déposant en lieu sûr ou l’enfouissant. Au terme, le Maître félicitait celui qui avait gagné le plus, faisant gonfler le patrimoine confié, et donc le sien.

Etrange leçon évangélique mais leçon de vie.