Pasteur

Publié le par Yves Dramais

Evêque, j’ai couvert bien des turpitudes, il le fallait.

Ne m’en voulez pas. Comprenez-moi.

Que serait un monde où tout serait juste, conforme, parfait ?

J’ai mis du temps à le comprendre.

Comme tout jeune évêque, j’étais tout feu, tout flamme. Oui, tout feu, au point d’envoyer au bûcher (fût-il réel ou virtuel) bien des fidèles infidèles, pécheurs imprudents.

Ma première entorse fut d’être ouvert au discours repentant d’un jeune abbé, je le couvris de mon aile et bientôt dans mon lit. Il me trahissait, je sais, mais il me tenait. Je fermais les yeux sur quelques amitiés particulières. Un jour il disparut, j’allais me reprendre. Je me trompais. J’adaptais mes pratiques, pas mon discours, il y a une telle sagesse dans l’adage ‘faites ce que je dis, pas ce que je fais.’ On n’aurait d’ailleurs pas besoin de gens tels que moi, ni de juge ni de procureur, si tout était parfait.

Mais quel ennui, quel monde invivable, celui qui transgresserait serait immédiatement mis au ban ou à mort.

Avouez qu’il vaut mieux un peu de sel, voire de perversion. Derrière les Pères la Pudeur et les Mères aux Bonnes Œuvres, cherchez la déviance.

Dur sacerdoce que d’être évêque.

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